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 Lettre ouverte à tous ceux dont le chien « dégrade ou salit l'habitat ou bien encore aboie... ou tout cela à la fois... !


 

Ce chien dégrade* l'habitat quand ses propriétaires s’absentent, celui-là aboie et/ou salit la maison de ses éliminations, ces autres sont dits fugueurs, ont des peurs ou des conduites agressives, quand ceux-là se lèchent jusqu’au sang ou tournent après leur queue … 

Tous ces chiens expriment une évidente difficulté d’adaptation à ce qui leur est proposé de vivre dans leur environnement familial, mais cela n’est que rarement vu sous cet angle. Pour preuve, les demandes d’aide correspondantes qui tournent toujours autour de la même question : « comment empêcher  mon chien de faire ça ? » Alors que ces demandes pourraient être : « comment aider mon chien à trouver un meilleur équilibre ? »

 

Pour parvenir à cela, il faudrait oser relier les conduites d’un chien, à l’histoire de SON développement précoce, autant qu’à SES conditions de cohabitations actuelles, pour se représenter tous les facteurs d’influences qui le mènent aujourd’hui à produire CES comportements-là.

Ce serait alors, d’une part,  entrevoir chaque chien comme un individu unique, duquel il est abusif d’attendre des comportements « types », et d’autre part comprendre que pour la résolution de ces problématiques forcément individuelles, des conseils « types » (souvent assénés par certains professionnels) seraient eux aussi de la même veine réductionniste.

 

Nos précédents chiens n’ont jamais "détruit" ou salit comme ça

 

Pour cohabiter avec un chien, suffit-il au préalable d‘en avoir côtoyé (de plus ou moins près) pour penser bien les connaître ? La vie avec cet animal ne restera-t-elle pas alors basée sur l’empirisme, nourrie de croyances et idées reçues de tous côtés ?

Si l’empirisme est bien une source de connaissance, il ne serait pas raisonnable d’en rester à cette première étape. Une approche scientifique des divers aspects de la biologie du chien (spécialement ses particularités éthologiques** et écologiques) devrait être la 2ème étape à aborder, pour ajuster de meilleures conditions de relations avec lui, et préserver ainsi le bon équilibre de chacun des cohabitants humain(s) et chien(s). 

 

Dominant-dominé ou égalité-fraternité

 

Une large diffusion de connaissances autour du  chien (livres, articles, sites Internet, forums) continuent de laisser peu de place à un autre regard que celui d’une culture cynophile de type dominant-dominé, sur nos relations avec cet animal. Pourtant, de nombreux propriétaires de chien désirent vivre en « égalité et fraternité » avec leur compagnon à 4 pattes.

Alors, autant la culture du dominant-dominé est caricaturale, autant celle de l’égalité-fraternité est utopique, concernant les relations possibles entre l’homme et le chien. Aucune des ces 2 approches ne tient compte de la singularité (ni de la diversité) de l’étroite cohabitation de 2 espèces en présence (humaine et canine).

 

La culture cynophile affirme à qui veut l’entendre, que le chien doit se situer au bas d’une échelle hiérarchique familiale, avec pour consigne de se comporter en « dominant » avec lui. Pour cela, Il faut par exemple, manger avant lui, passer les portes avant lui, reléguer son panier hors de tout lieu dit stratégique, et lui interdire toute occupation de lit-fauteuil-canapé. Si le chien vient à désobéir (aboyer, détruire, uriner, ou pire : agresser !) on doit le punir avec placages, prises par la peau du cou et secousses vigoureuses, ou autres mise en cage et usage de colliers électriques.

Derrière ces démonstrations, l’idée serait d’appliquer à nos relations avec cet animal, ce qu’il nous a semblé voir s’exercer au sein des meutes de loups et autres chiens sauvages. L’application des consignes simplistes (citées plus haut) devant donc conduire le chien à se repérer comme le « dominé » au sein d’un groupe appelé « famille-meute » !

 

Mais voilà, nous ne sommes pas des chiens et demandons-nous plutôt ce que soulèvent en eux tous ces comportements destinés à nous faire évaluer comme leurs « dominants »…

Nos observations de meutes de canidés sauvages (principalement interprétées sous un angle anthropocentriste) peuvent-elles nous conduire raisonnablement à déduire que ce qui s’exerce (ou ce que nous croyons voir s’exercer) en leurs seins, peut s’appliquer à des situations n’ayant strictement rien de commun… ex : celles d’étroites cohabitations d’êtres vivants d’espèces différentes.

L’autre culture (à total contre courant de la précédente) voit s’évertuer des humains qui veulent cohabiter en égalité-fraternité avec leur chien (égal, mais captif !) attendant de lui qu’il produise ce que seul un être humain pourrait produire à sa place, ex : comprendre tout ce qu’on lui dit ! (Faut-il préciser ici, que le chien n’a pas accès à la sémantique).

 

Alors que faire ?

 

On observe que le premier besoin du chien est sans doute bien celui de vivre au sein d’une organisation structurant les rapports entre lui et chacun des individus d’un groupe constitué. On observe également que caricaturer (comme le fait la culture cynophile) ou nier (comme le font les tenants de l’égalité-fraternité) l’existence de ce besoin propre à son espèce, ne  conduit pas le chien à des échanges épanouissants dans ses relations avec l’humain.

 

Par contre, on remarque que la (simple, mais difficile) mise en place d’une circulation précise des échanges (qui sont uniquement à l’initiative des humains) revient à respecter le chien dans son besoin de règles régissant les rapports de vie en groupe.

On observe alors qu’il devient facile d’avoir la coopération d’un chien qui sait ce qu’il peut faire, puisqu’il attend les propositions qu’on lui fait (et ce qu’il ne peut pas faire, puisqu’on ne lui a pas encore demandé !) Il n’est pas « obéissant », il se rend juste disponible, et lui proposer alors de dormir dans la chambre n’en fait pas un délinquant, comme de manger avant nous non plus.

 

Une aide personnalisée, autant que le sont les problèmes

 

Cela dit, sans une aide éclairée, une si fine gestion des rapports avec un chien n’est cependant pas évidente à appliquer dans le quotidien d’une cohabitation, et surtout pour basculer d’un des anciens modes relationnels, au nouveau.

Parce que certains propriétaires ne supportent plus de voir leur chien déployer des comportements qui (on l’aura compris) trahissent ses états de fortes tensions intérieures (en "détruisant"-aboyant-salissant-agressant-se blessant par léchage ou grattages-etc...) une aide personnalisée devient nécessaire. Un Caniconsultant peut alors être appelé pour examiner ces cohabitations difficiles et guider toujours avec une individualisation des conseils, dans un travail réalisable impérativement en consultation à domicile (puisque c'est là que le Caniconsultant peut mieux appréhender "en direct" le groupe humain/chien dans ses échanges du quotidien).

Toute cohabitation étant unique par la personnalité et la sensibilité des divers individus la constituant (humains et chiens), les conseils d’organisations pratiques valables pour les uns, ne le seront pas forcément pour d’autres.

Ou alors, cela reviendrait encore à caricaturer cette infinie complexité (et richesse), des liens que peuvent tisser et entretenir des êtres vivants respectueux de l’autre.

 

*A noter tout de suite, qu'un chien ne "dégrade*" pas intentionnellement son environnement, mais que dans ses tentatives de libération (par exercice musculaire de la mâchoire ou des pattes!) des tensions vécues, certains objets ou équipement peuvent s'en trouver dégradés!)

** Éthologie : science de l’étude du comportement animal dans son environnement naturel

 

 

Danièle Mirat - Caniconsultante