« Comme un chien dans un jeu de quilles »
Venir, arriver « comme
un chien dans un jeu de quilles » c’est un peu
arriver « comme un cheveu sur la soupe » !
signifiant l’incongruité d’une arrivée à contre temps, ou très
mal à propos et pêchant contre toute espèce de règle … D’où sûrement qu’être
reçu « comme un chien dans un jeu de quilles » fait
que l’on se voit rabroué, voire renvoyé d’où l’on vient !
La formule plus générale :
« traiter comme un chien » est toute contenue dans
cette banale expression populaire. Le mot « chien »
inspirant sans équivoque, que le traitement sera mauvais, sans égard,
avec rudesse ou mépris.
On entend bien là
comment des centaines d’années durant, le chien utile à
tout a été traité plus ou moins rudement suivant les
services qu’il rendait.
On a consommé sa chair, utilisé sa peau, tissé son poil (et
c’est encore le cas aujourd’hui !) On l’a envoyé à la chasse, au
combat (jusqu’à la dernière guerre mondiale), garder ou conduire
les troupeaux, tracter les charges, défendre les biens et les
personnes, etc ...
Quel animal avec le
cheval, a été aussi corvéable que le chien ?
Avec le temps, les modes
d’élevage et d’utilisation de cet animal ont beaucoup évolués :
le chien est toujours gardien et chasseur, aussi guide et
sauveteur, mais avant tout chien de compagnie.
Maintenant promu au rang
de membre de la famille, il accompagne partout dans leur vie quotidienne
un nombre croissant d’entre nous.
Et
c'est ainsi que de nos jours, pour certaines personnes, on ne
traite plus son chien "comme un chien" mais avec énormément de
soins, d'attention et bien sûr d'affection, en le « choyant
comme un enfant ». Dans ces « nouvelles fonctions » ces chiens
d’aujourd’hui sont-ils pour autant « bien »
traités ?
Dans leurs
«
nouvelles fonctions
»
ces chiens
d’aujourd’hui sont-ils pour autant « bien »
traités ?
Pour comparer et proposer modèle, la seule référence sur
laquelle nous nous appuyons n’est toujours qu’humaine, et nous
imaginons difficilement comment mieux considérer notre chien
qu’en le traitant comme un enfant ! et c’est ainsi qu’il nous
semble impossible à tous d’être plus soigneux et plus
respectueux de notre animal.
Pourtant,
cet anthropocentrisme
est une forme de maltraitance, car traiter l’autre
pour ce qu’il n’est pas, c’est le nier dans ce qu’il
est.
À trop en attendre et
se comporter avec son chien comme avec un être humain, on le
malmène et provoque chez lui bien des difficultés d'adaptation.
Résultat, le chien
exprime son inconfort relationnel par toutes sortes de comportements désordonnés
(dangereux ou simplement gênants), s’ensuit l’incompréhension
des propriétaires, jusque parfois la rupture de la relation et
l’abandon.
Il suffit pourtant de
reconnaître cet animal dans sa spécificité et de
l’accueillir en se préoccupant d’abord des besoins propres à son
espèce, et plus particulièrement
celui de vivre au sein d’une organisation structurant les
rapports entre lui et chacun des individus d’un groupe
constitué ... mais cela est une autre histoire !
Quand trouverons-nous la
bonne mesure ? Entre le chien d’autrefois utilitaire et
bon à exploiter, et l’animal d’aujourd’hui qui croule
souvent sous trop de mauvais amour ?
Danièle Mirat - Caniconsultante
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