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Éthologie Éthologie du chien familier Le chien: inné + acquis La communication cohabitation chien/chat Le comportement sexuel du chien Enfermement et isolement Les conduites agressives Déclaration des droits de l'animal lexique
Là est le commencement de l'attachement réciproque, où se tisse ce lien privilégié apaisant, qui permet la construction de l'être ; c’est pour le chiot, de même nécessité pour vivre que boire et manger. Sans attachement il dépérirait puis mourrait.
Première phase de socialisation: les premières acquisitions Bientôt le chiot voit sa mère (entre le 10ème et le 14ème jour), il l'entend (entre le 14ème et le 21ème jour) et commence à la percevoir comme un être distinct. Au cours de cette période une interaction spontanée entre le chiot et sa mère, concourt à mettre en place ce qui sera plus tard la posture de soumission, acquisition indispensable pour la vie sociale future. Jusqu’à l’âge d’environ 4 semaines, le chiot ne peut faire ses besoins seul car les voies nerveuses correspondantes ne sont pas encore fonctionnelles. En attendant que ce réflexe périnéal se mette en place, c’est la chienne qui provoque l’élimination des urines et excréments. Pour cela, d’un coup de nez elle fait se retourner son chiot sur le côté, stimule en la léchant, la région périnéale (entre l’anus et l’appareil génital) obtient et nettoie les produits d’élimination. Vers la 5ème semaine, la tétée devenant trop douloureuse, la mère grogne et repousse ses chiots à coups de dents maîtrisés; le chiot tente de l'apaiser en se mettant sur le dos, reprenant la posture qui la faisait le lécher pour obtenir l'élimination, alors que pourtant il peut faire seul ses besoins.
C’est la période de l’imprégnation.
Privé d’interactions multiples avec des congénères à ce moment, le chiot risque plus tard d’être mal socialisé aux autres chiens et en conséquence, de les craindre et mal communiquer avec eux.
Les jeux permettent de structurer des comportements sociaux, et de préparer à la future vie sociale du chiot. Il apprend le contrôle et l’interruption de tout comportement, mouvements, morsures, au cours des jeux de combats. Les petites dents de lait pointues infligent des morsures douloureuses qui font crier les assaillis. Ils enseignent aux assaillants à se contrôler et modérer leur ardeur, quand de position d’assaillants ils passent à celle d’assaillis à leur tour. De même, quand ils se disputent un jouet, les chiots font la découverte et expérimentent ce qu'est la réaction de l'autre. La mère intervient au besoin et participe à ces premiers apprentissages de la vie en groupe. Tout congénère adulte qui se prête de bonne grâce aux jeux du chiot, lui apprend à maîtriser son agressivité en fixant des limites, et là le petit découvre encore un rituel. En mordillant les babines de l'adulte fâché par son trop d'ardeur, une nouvelle fois il utilise, à des fins d'apaisement, un comportement archaïque: celui de demande de régurgitation de nourriture à la mère. Plus tard devenu adulte, il pourra utiliser encore ce comportement face à un congénère courroucé, ou transformé en léchage actif et mordillements modérés sur les mains d'un humain irrité. Pendant ces jeux innocents, comme on le voit, se mettent en place les mécanismes très importants de l’autocontrôle et de l’inhibition de la morsure, et se fait l'apprentissage de la ritualisation des contacts. Privé de ces acquisitions précoces, un chiot risque de devenir un animal «tornade» que rien ne sait arrêter. Les agressions de la mère qui éloigne ses chiots, permettent leur sevrage (vers la 5ème semaine). A un moment donné, quand elle cesse de répondre à toutes leurs sollicitations et prend ses distances, elle force leur détachement, et leur ouvre la possibilité d'étendre leur champ d'exploration. Au moment du changement alimentaire, si le chiot a la chance de vivre avec d'autres chiens, il découvre que face à la nourriture il y a des règles. Les adultes y compris la mère, mangent d'abord, et font savoir aux chiots, en grognant ou les repoussant qu'ils passeront après.
Seconde phase de socialisation: le chiot fait la découverte du vaste monde, et "apprend les êtres" qui le peuplent.
Fort de ses premières acquisitions, le chiot peut, pour une bonne suite de son développement et de sa socialisation, aborder l'étape nécessaire de la familiarisation à d’autres espèces animales et surtout aux êtres humains, car plus tard il devra vivre et interagir avec eux. D’où la nécessité (chez l'éleveur ou la famille de naissance), très tôt de manipuler, toucher, caresser le chiot, dans le respect de sa fragilité bien sûr, ainsi que de ses longues périodes de sommeil. Puis progressivement, entre sa 3ème et 7ème semaine, lui offrir de côtoyer l’environnement humain le plus varié et stimulant possible, sera le gage d’une bonne familiarisation aux formes, bruits et comportements humains.
Ne pas lui permettre de faire ainsi mille découvertes d'humains jeunes, vieux, blancs, noirs, d'animaux, de voitures, de vélos etc.., exposerait au plus grand stress, le chiot qui en ferait l' expérience trop tardive.
Durant cette période de forte attraction sociale pour lui, il apprend en l’expérimentant à catégoriser le monde: le familier, en figures et objets que plus tard il ne craindra pas ; ou à l’inverse, le non familier, en formes non connues et redoutées, auxquelles, devenu adulte, il peinera à s’accoutumer, ou voudra éviter, fuyant toute situation nouvelle. En bref, cette période de socialisation est capitale pour le chiot, et plus les expériences seront pour lui riches et multiples (mais surtout non aversives), plus l’animal sera bien équilibré à l’âge adulte. Se déplacer en voiture, frôler l’aspirateur, ou le lave-linge à la maison, fréquenter le chien ou le chat du voisin, voir fondre sur soi un bambin à vélo ou en rollers, ne seront pas des épreuves, mais le banal quotidien d’un chien moyen. Au long de ces quelques semaines, le chiot a découvert que tout comportement, les siens comme ceux des autres, sont éléments de communication. Cela en faisant l'expérience de l'état émotionnel de l'autre, en apprenant à discerner ces différents états, et à influer dessus par une adaptation de ses propres comportements.
Il est prêt pour la grande aventure de la communication. Danièle Mirat - Caniconsultante
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